samedi 12 mai 2012

Elkhelfi et ses frères les épouvantails



                J’avais écrit il y a quelques jours un article traitant de l’affaire des cahiers des charges d’Elkhelfi. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et bien des péripéties se sont déroulées. La tournure des événements a pris des tournants drastiques.

                Benkirane et son ministre de la communication ont « discuté » avec le roi à propos de ces cahiers des charges. Ils ont déclaré que la discussion était fructueuse et que le roi appuyait leur volonté de réformer les médias publics. De belles paroles. Juste après, on a entendu Benkirane affirmer que « les appels à la prière ont leur place à la mosquée et non aux chaines télévisées », les cahiers des charges ont été ensuite confiés à une commission présidée par ministre de l’habitat et retirés à Elkhelfi – l’exception marocaine a frappé encore une fois - et les anciens cahiers ont été maintenus en vigueur. Et pour clore le spectacle, le président de la HACA ayant validé les cahiers des charges a été royalement retiré de son poste.

                On est loin de la vigueur avec laquelle Elkhelfi défendait ses cahiers des charges, on est bien loin de sa menace de démission. De cela, on est passé à des déclarations où il mettait de l’eau dans son vin en affirmant que les cahiers appartenaient à tous les marocains et qu’ils comprenaient des clauses sujette à modification … Ce qui m’intrigue dans cette affaire c’est la célérité avec laquelle le ministre a délaissé sa dignité, celui qui criait avec colère que le peuple l’avait choisi pour réformer les médias publics.

                Si l’on était dans un pays où les ministres avaient du courage politique et savaient garder leur dignité, Elkhelfi aurait déposé sa démission. Mais au contraire, on se met à justifier l’injustifiable, à atténuer les discours et à diluer les vérités. Cette affaire était devenue pour l’opposition un régal où chaque député s’amusait à puiser dans la langue de bois pour fustiger « les dérapages du gouvernement » et sa négligence de « l’approche participative ».

                Les premières séquelles d’affrontement avec les centres du pouvoir ont démontré une lâcheté inexorable de la part du gouvernement mené par le PJD. Au lieu de continuer avec le leitmotiv de « bâtir et réformer ensemble, gouvernement et monarchie », vous devriez avoir le courage de dénoncer les obstacles qui vous sont dressés au lieu de cajoler le palais et son entourage.

                Le constat s’affirme pour la énième fois : les rouages du pouvoir et des centres de décisions sont biaisés. Le régent demeure le roi, avec un gouvernement composé de ses conseillers. Tandis que le gouvernement Benkirane ne constitue qu’une mascarade servant à encaisser les critiques du peuple, des épouvantails qui ne font qu’accentuer le caractère « salvateur » de la monarchie absolue. Les épouvantails deviennent adeptes de la rente et de la mascarade jusqu’à ce qu’un vent « saint » les emporte pour ramener de nouveaux pantins. Tout cela sous le couvert d’une nouvelle constitution étriquée de tous les côtés et sous les chants de « la lutte contre la corruption ».

                Comment pourrait-on attendre d’un tel gouvernement qui délaisse ses cahiers de charge d’une manière si lamentable, qui s’effrite si majestueusement et d’une manière si lâche la résolution de problèmes si sérieux que le chômage, la crise économique et la pauvreté ? J’ai défendu Elkhelfi lorsqu’il défendait sa cause et ses prérogatives, mais je ne peux que le blâmer pour cette fin misérable, la fin d’un épouvantail !

3 commentaires:

  1. Et pourtant il a tous les pouvoirs.
    Tant pis pour nous!

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  2. le gouvernement benkirane a menti au peuple durant la campagne électorale en prétendant combattre l'impunité et la corruption.
    benkirane te pas mal de figures au PJD n'ont qu'un souci que de plaire au roi au détriment des problèmes qui étranglent le peule marocain. L'histoire du gouvernement youssoufi se reproduit intégralement avec ces barbus. Une fois le ko, le palais interviendra pour se confirmer qu'il est unique et la charika lho fi l7okm.

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  3. Aucun, et je repete AUCUN, homme politique au Maroc n'a les couilles pour tenir tete a la monarchie.
    Benkir-Ane n'est qu'un autre fusible qui est la pour sauter quand il aura fini sa mission de proteger la monarchie en ses temps turbulents. Benkir-Ane n'est la que pour gagner du temps a la monarchie. Les incompetences generalisees de tous les dirigeants au Maroc ne va faire qu'accentuer la crise qui secoue le Maroc. Les projects qui coutent les yeux de la tete au contribuable Marocain, tel que le TGV, ne vont faire qu'empirer les deficits budgetaires. Cela va conduire a un marche de l'emploi encore plus anemique qu'il ne l'a ete ces dernieres annees.
    La crise qui secoue l'Europe se fait sentir de plus en plus au plus profond du Maroc. Cela va mettre a mal les soi-disant reformes que Benkir-Ane prone a longueur de journee.
    On va voir a quoi tout ce theatre de publication de listes d'agrements va aboutir: Rien. Absolument a rien. Benkir-Ane sera devant ses quatres verites.
    Ce connard de Benkir-Ane jouit en direct quand le roi lui parle. Comment peut on esperer des reformes d'un tel esprit tordu?

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